Triennale du Lisis 2025 

L’inclusion scolaire en débat : définitions, effets et futurs possibles

Informations pratiques


Dates

22 et 23 octobre 2025

Lieu 

INSPÉ de Caen (Université de Caen)

186 rue de la Délivrande, 14 000 Caen 

France – Normandie


Informations importantes

Heure : 9h - 17h

Formulaire d'intention : Veuillez annoncer votre présence au plus tôt en répondant au sondage ci-dessous


Cliquez ici pour nous dire votre intention


Le formulaire d'inscription arrivera bientôt


Divers

Informations sur la ville de Caen (Hébergements et restauration) : https://www.caenlamer-

tourisme.fr/wp-content/uploads/2024/01/CLM-GHR24-Complet-WEB-PaP.pdf

Réseau de transports en commun : https://tim.twisto.fr/tim/data/pdf/2289_Plan%20g%C3%A9ographique.pdf

Informations sur l’Inspé : https://www.unicaen.fr/universite/decouvrir/territoire/caen/inspe/

Historique : de biennales à triennale

Le LISIS tiendra sa 6e rencontre triennale en 2025. Quatre biennales ont eu lieu entre 2012 et 2018, alternativement tenue à l’UQTR et à la HEP Vaud. 

La plus récente fut tenue après la pandémie, en 2022, à la HEP Vaud, ce qui fera de notre prochain événement une triennale, puisqu’elle sera tenue 3 ans après la dernière. Les premières biennales comprenaient des communications scientifiques entre les membres et des espaces de travail en sous-groupe pour les équipes thématiques de recherche. 

La biennale de 2014 a permis d’étudier les textes qui deviendraient des chapitres de l’ouvrage collectif publié en 2016 L’inclusion scolaire: ses fondements, ses acteurs et ses pratiques. Les quatre premières biennales comprenaient entre autres des conférences des membres, des moments de travail en équipe thématique et une assemblée générale. Elles s'étalaient sur une semaine complète. 

À partir de 2022, le comité scientifique a décidé de rassembler les communications des membres dans un colloque de deux jours ouvert à tous, suivi d’une triennale réservée aux membres. Cela permettrait aux membres du LISIS de communiquer dans un événement scientifique international tout en dédiant la biennale à la réflexion sur la recherche et sur les projets des membres et du LISIS. C’est ainsi qu’a été organisé l’événement de cette année: un colloque de deux jours à l’Université de Caen suivi d’une triennale de deux jours réservée aux membres. 

Cet événement pourrait être l’occasion pour les membres de joindre leurs forces pour préparer un 2e ouvrage collectif, une dizaine d’années après le premier.

Origine de la thématique pour cette triennale

Depuis la dernière rencontre en 2022 à Lausanne, les membres du LISIS ont été invités à échanger à distance le 13 juin 2024 au sujet des termes-clés qu’ils emploient pour désigner l’inclusion scolaire dans leurs travaux. Les termes et expressions « inclusion », « éducation inclusive » et « école inclusive » sont utilisés dans les médias, dans les milieux associatif, scolaire, éducatif, scientifique, mais aussi social, culturel ou encore sportif. Généralement associés à une évolution des valeurs et des pratiques, voire à un changement de paradigme après celui d’intégration, ils peuvent être utilisés comme nom ou adjectif. Ces termes soulèvent donc des questions quant à leurs définitions, leurs champs d’application tout comme le ou les publics ciblés et enfin leur utilisation selon les contextes. 

À cet effet, plusieurs d'entre nous avaient répondu à un sondage distribué au début de l’année 2024 à l’interne et dans le milieu de l’éducation. Il en ressort que les termes « inclusion » et « école inclusive » sont davantage utilisés par les professionnels alors que le terme « éducation inclusive » serait préféré par les chercheurs ayant participé au sondage. Pour notre laboratoire dont l’expertise porte sur « l’inclusion scolaire », il est pertinent de questionner les termes que nous utilisons, les définitions que nous leur donnons et les postures et pratiques professionnelles qu’elles sous-tendent. On a aussi pu constater par ce sondage que les définitions que les participants associaient à ces termes venaient davantage des milieux scolaires et des institutions que de la recherche scientifique. Il apparaît utile de se questionner sur ces différences et sur leurs implications pour les travaux de recherche que nous menons.

L’inclusion scolaire : état des lieux, enjeux et perspectives de recherche

Les membres du LISIS contribuent à l’avancement des connaissances scientifiques et pratiques reliées à l’inclusion scolaire et à l’éducation inclusive dans la francophonie. Afin de poursuivre nos efforts collectifs, vous êtes cordialement invité·es à participer à un dialogue constructif sur les enjeux pratiques, théoriques et méthodologiques, sur les résultats de recherche et les perspectives scientifiques sur l’inclusion scolaire. Cette triennale sera l’occasion de partager des constats et de participer à des débats sur les enjeux sociétaux, professionnels et scientifiques qui perturbent et minent les efforts sur l’inclusion scolaire. Nous avons relevé quelques éléments susceptibles de servir de base à ces échanges.

Un premier élément concerne des aspects fondamentaux liés aux sens de l’inclusion scolaire dans nos travaux. En effet, malgré la popularité du terme inclusion dans les politiques éducatives, des auteurs constatent que les milieux scolaires mettent plutôt en œuvre des pratiques d’intégration et que les systèmes éducatifs peinent à adopter une posture critique (Gremion et Gremion, 2024). Les politiques éducatives abordant l’inclusion se présentent comme des “bricolages”, coincés entre les injonctions internationales et les politiques locales (Bauer et Borri-Anadon, 2021). D’autres soulignent qu’au nom de l’inclusion, on crée des effets contradictoires avec la visée inclusive affichée : exclusion de l’intérieur et de certains élèves, individualisation des accompagnements, multiplication des intervenant-e-s en classe, surcharge administrative, préservation de la logique sélective et méritocratique (Bovey et al., 2025). Il s’avère donc difficile de mener des travaux sur l’inclusion scolaire alors que les participant·es à nos projets de recherche sont plus ou moins forcé·es de conserver une logique sélective axée sur l'évaluation et la compensation individuelle des désavantages. En ce qui concerne spécifiquement les enseignant·es, ils et elles  se retrouvent sous pression de répondre à des attentes contradictoires, qui se manifestent par un manque de main d’œuvre, de ressources et de formation. Les contradictions qui perdurent depuis des années sont aussi nourries par la confusion au sujet des concepts d’intégration, d’inclusion, d’éducation inclusive ou d’équité, ce qui limite les efforts bienveillants des milieux scolaires et éducatifs. Entre autres confusion, la persistance des étiquettes et de la stigmatisation qui l’accompagne, dont celle de « besoins éducatifs particuliers ». Ainsi malgré les savoirs scientifiques et professionnels disponibles, l'essentialisation du handicap persiste et la mise en œuvre de l’inclusion scolaire est compromise par les difficultés à concilier l’approche inclusive avec les réalités des classes et de l’organisation des ressources (Gremion et Gremion, 2024).

Un deuxième élément concerne la critique des effets de l’inclusion scolaire.  En effet, on rapporterait de faibles effets positifs dans les études comparatives (Szumski et al. 2017 dans Thomas et Loxley, 2022), des méthodologies défectueuses ainsi qu’une tendance à sous-estimer l’efficacité d’interventions spécialisées intensives offertes en structures séparatives (Fuchs et al. 2025). Pour pouvoir comparer les effets de l’inclusion en classe ordinaires et ceux obtenus au termes d’une scolarisation spécialisée, mais séparée, des variables comme la sévérité du handicap (mesures of the students’ functionnal skills), les résultats scolaires des élèves avant leur arrivée en classe spécialisée et la taille des groupes comparés devraient être considérées au plan méthodologique, selon Fuchs et al., (2015). Cependant, on pourrait aussi critiquer les finalités de l’éducation impliquées dans les travaux de recherche strictement axés sur l’efficacité des interventions sans égard au sens ou à la pertinence des pratiques en question.  D’autres finalités peuvent aussi être importantes en éducation (par exemple, la réussite éducative) et des méthodes de recherches sensibles aux acteurs et aux contextes locaux apportent une contribution à la pertinence et au sens des pratiques scolaires (Thomas et Loxley, 2022).

Un troisième élément concerne la diversité des points de vue des membres du LISIS sur l’inclusion scolaire. Certains travaillent essentiellement sur les considérations environnementales et sur des solutions collectives pour favoriser la mise en œuvre de l’inclusion scolaire. D’autres mettent de l’avant le caractère incontournable de l’approche biomédicale, en particulier ceux qui travaillent sur le handicap et sur une approche individualisée et spécialisée des interventions pour les élèves qui ont des “besoins éducatifs particuliers”. D’autres enfin adoptent une approche systémique qui amène à considérer l’influence des facteurs environnementaux et personnels sur l’inclusion et la participation d’une personne. On peut se demander comment ces postures contrastantes sont accueillies et valorisées entre elles et dans quelle mesure elles contribuent à apporter des réponses aux questions sur  l’inclusion scolaire. 

Outre la posture des membres, leurs travaux peuvent être influencés par le contexte sociopolitique propre à chaque région, canton, province ou pays où se tiennent des travaux et des projets sur l’inclusion scolaire. Si dans d’autres domaines, les enjeux et les solutions développés dans des contextes différents sont normalisés et dépouillés de leur intérêt et de leurs caractéristiques locales, ceux relatifs à l’inclusion scolaire pourraient devoir être reconnus et étudiés au cas par cas. Par exemple, une réforme est en cours au Liban, en raison des perturbations que son système public a subi et elle affecte les conditions d’inclusion scolaire. En France, un nouveau référentiel est en préparation et il influencera les acteurs à s’appuyer sur les caractéristiques individuelles des élèves pour favoriser l’inclusion. Au Canada, certaines provinces (p. ex. au Nouveau-Brunswick, en Colombie-Britannique) ont fait disparaître un système d’éducation fondé sur des services éducatifs en école spéciale ou en classe spéciale, mais sans nécessairement assurer l’octroi de services éducatifs à l’intérieur de la classe ordinaire. Au Québec, il existe des initiatives de classes, d’écoles voire même de centres de services scolaires localisés ayant une visée inclusive. La notion d’exclusion scolaire peut ainsi coexister avec celle d’inclusion scolaire (Borri-Anadon et al., 2019)

Au terme de ce texte de cadrage, il s’avère important que les membres du LISIS se penchent lors de la triennale sur les définitions, le sens et sur les effets obtenus et attendus de l’inclusion dans leurs travaux. Cette rencontre sera l’occasion d’entendre des collègues et d’échanger sur ces questions cruciales, de partager des analyses et des perspectives et de favoriser une meilleure compréhension des défis et des opportunités liés à l’inclusion scolaire. Les membres seront invité·es à participer activement aux échanges qui pourraient mener à la rédaction d’un nouvel ouvrage sur les enjeux et perspectives de la recherche sur l’inclusion scolaire.

Pour qui?

Ce colloque s’adresse à l'ensemble des membres du Lisis, que ce soit des membres chercheurs, associés ou étudiants.

Nous espérons vous compter parmi nous pour cette discussion enrichissante.

Le comité organisateur

Comment?

En présentiel et en asynchrone après la triennale : Le comodal a été envisagé, mais le décalage horaire avec les membres restés au Canada ne le permet pas et les possibilités techniques sont limitées. L’AGA sera comodale et toutes les conférences seront enregistrées et des comptes-rendus des discussions seront préparés et mis à disposition de tous les membres.


Considération d'organisation de la triennale

  1. Proposer des espaces de discussion sur les enjeux de la recherche sur l’inclusion scolaire;
  2. Intégrer les conférences de certains membres, proposées initialement pour le colloque, mais ayant une valeur importante pour stimuler la réflexion des membres; 
  3. Mieux comprendre les contextes locaux et politiques dans lesquels évoluent les travaux de nos membres;
  4. Proposer une place de choix et du soutien pour les travaux des membres étudiants.

Organisation des deux journées

Programme préliminaire : veuillez notez que des améliorations et ajustements seront apportés d'ici l'événement.


Mercredi 22 octobre

Jeudi 23 octobre

8h30 - 9h

Accueil


9h - 10h 

Ouverture de la triennale


Présentation :  La définition de l’inclusion scolaire dans les politiques internationales (Sylvain Letscher et Corina Borri-Anadon)


Présentation : Se repérer dans la complexité de l'éducation inclusive : Définitions et dilemmes rencontrés dans la pratique (Marco Allenbach)


Présentation : Enjeux soulevés par les résultats de la consultation sur les définitions de l’inclusion (Julia Midelet et de Florence Croguennec)

Synthèse de la 1re journée


Présentation : Vers une compréhension contextualisée de l’inclusion : réflexion critique sur les définitions (Gabrielle Montesano)


Table ronde : Les défis et leviers dans les contextes d’études de l’inclusion scolaire :  Différents intervenants pour le Liban, la France, la Suisse, l’Espagne et le Canada


Et chez vous, comment ça se passe ?

15 minutes

Pause

Pause

10h45 - 12h

Discussions en sous-groupes et plénière sur les implications pour les travaux de recherche des membres du LISIS des définitions et de la complexité du sujet de l’inclusion scolaire

Discussions en sous-groupes et plénière sur les implications pour les travaux de recherche des membres du LISIS de la prise en compte des contextes dans leurs projets

12h - 13h30

Repas du midi

Repas du midi

13h30 - 15h

Ateliers en parallèle sur les projets de publications :

  1.  Projet sur l’évaluation des politiques inclusives (Laurent Bovey)
  2. Projet sur enjeux, perspectives et avancées de la recherche francophone sur l’inclusion scolaire (Mélanie Paré)

Activité collaborative sur les termes utilisés pour désigner les personnes dans nos travaux 

Présentation Vers un modèle d’opérationnalisation professionnelle dynamique de la notion-outil de besoins éducatifs particuliers (Hervé Benoit)

Discussion sur les implications pour les travaux de recherche des membres du LISIS des termes utilisés pour désigner personnes

15 minutes

Pause

Pause

15h15 - 17h

Assemblée générale (comodal présence/distance)

  • Ratification de l’entente des partenaires
  • Élection des membres du CS
  • Choix de la codirection du LISIS

Clôture suivi du lancement du livre Entre participation sociale, inclusion et littératie, Bilan de recherches et d’initiatives pédagogiques auprès des élèves sourds ou ayant une surdité (Sylvain Letscher)

Soirée


Souper festif

Renseignements

Pour toute de demande de renseignement, vous pouvez aussi contacter : [email protected]

Comité de la triennale

Mélanie Paré, Université de Montréal

Marco Allenbach, Haute école pédagogique de Vaud

Pilar Arnaiz, Université Jaume I

Florence Croguennec, Université de Montréal

Sophie Dominé, Université de Montréal

Sylvain Letscher, Université du Québec à Trois-Rivières

Julia Midelet, INSPÉ de Caen, Université de Caen- Normandie

Ghia Saifan, ILE, Université St Joseph de Beyrouth

Liste de références

Vous pouvez ajouter des références que vous trouvez pertinente et en lien avec les thèmes de la triennale dans le dossier de références collaboratives (cliquez ici)

Références du texte de cadrage

Borri-Anadon, C., Bergeron, G., Point, M. et Letscher, S. (2019). Éditorial: Comprendre l’exclusion pour mieux tendre vers l’inclusion? McGill Journal of Education / Revue des sciences de l’éducation de McGill, 54(2), 186–193.

Bauer, S. et Borri-Anadon, C. (2021). De la reconnaissance à l’invisibilisation : une modélisation des enjeux conceptuels de la diversité en éducation inclusive. Alterstice: Revue internationale de la recherche interculturelle, 10(2), 45. https://doi.org/10.7202/1084912ar 

Bovey, L., Durler, H., Losego, P., Angelucci, V. et Sorirov, A. (2025). Au nom de l’inclusion : les contradictions d’une ambition scolaire. Épistémé.https://doi.org/10.55430/8022LBHDVA01

Fuchs, D., Gilmour, A. F., & Wanzek, J. (2025). Reframing the Most Important Special Education Policy Debate in 50 Years: How Versus Where to Educate Students With Disabilities in America’s Schools. Journal of Learning Disabilities, 0(0). https://doi.org/10.1177/00222194251315196

Gremion, L. et Gremion, F. (2024). L’intégration, un frein à l’inclusion ? Dans F. Gremion, L. Gremion, C. Monney et M.-P. Matthey (dir.), Inclusion scolaire et inégalités : perspectives plurielles et bilan sur les défis. Éditions HEP-BEJUNE. https://doi.org/10.37027/HEPBEJUNE/AZUK4028 

Thomas, G. et Loxley, A. (2022). Deconstructing special education and constructing inclusion (3e éd.). McGraw-Hill Education.